L’inné contre l’acquis

D’après mon sentiment, l’échec des écoles de roller à former les pratiquants, car il faut bien le reconnaître, la très faible quantité de rollerskateurs démontre bien qu’il s’agit d’un échec, réside dans la volonté des instructeurs de roller à structurer les apprenants dans l’acquis, au détriment de l’inné. Les plannings de cours le démontre, avec des études approfondies sur la position du rollerman ou woman, les mouvements à avoir, les attitudes à choisir, ect… Avec en plus des conseils de passivité, que je déconseille formellement, (mains sur les genoux en descente… à proscrire !) Selon votre humble serviteur, il faut au contraire, déployer l’inné, le sens naturel de l’équilibre, en déconnectant complètement son système de valeur d’adulte, pour garder la créativité nécessaire à la sustainabilité de l’équilibre. En gros, pour rester en équilibre et lutter contre les chutes, il faut rester créatif ! Comme un gosse de 7 ans qui s’en fout et s’amuse… Si il est vrai que l’inné s’efface avec les années vieillissantes, il n’empêche que l’on peut s’amuser vraiment, avec un système de valeur enfantin, qui favorise l’action d’équilibre quand elle est considérée comme un véritable jeu. Et non pas cadenasser l’imaginaire des enfants dans une structure qui, manifestement leur coupe l’envie de faire du roller puisque beaucoup d’enfants sortis des écoles de roller abandonne cette pratique, vous comprenez maintenant pourquoi. Dans la vidéo ci dessous, du vélo d’appartement, le vrai !

Changer de roller

La sécurité ne transige pas en roller… Quand les apôtres du casque vous harcèlent psychologiquement pour que vous portiez ce couvre chef, personnellement, je vais encore me distinguer en faisant autrement. Balancez vos vieux roller à la poubelle ! C’est plus sûr d’avoir des patins en bon état. Roues fissurées, noyau cabossé, roulement grippé, vis foirée, mousse de la botte tassée, lacets éfilochés, pointe de pied percée, shock absorbeur épuisé, bref quand il faut passer le contrôle technique, il faut bien admettre qu’un vieux roller n’a pas grand chose à apporter… J’ai roulé avec ce patin pendant trois ou quatre trains de roues, en compétition, en free ride, et je dois écrire ici qu’il s’agissait d’un grand routier, le TR Vitesse de Salomon étant léger, précis, je dois rendre aujourd’hui à César, ce qui appartient à Cléopâtre… Trève de grivoiserie, j’ai chuté avec ce roller, notamment en compétition, alors il est grand temps de se séparer ce cet équipement qui m’a permis de rouler très vite sur route fermée, des vitesses avoisinant les 70 à 80 km/h… Le bon speed pour un slide Lausannois ! !

Soul surfeur

On entend parfois ce terme pour décrire un gars qui pratique le surf… Qu’est ce qu’un vrai surfeur ? Non il ne s’agit pas de remettre en cause l’authenticité surfistique des uns ou des autres, mais il s’agirait plutôt de savoir vraiment ce qu’est le surf… Oui, car à priori, tous les surfeurs sont de vrais surfeurs, cela va de soi, mais pourquoi cette quête de vérité alors ? Et bien si les surfeurs ne font pas de compétition entre eux, c’est particulièrement vrai dans le milieu du free ride, certains sont plus « vrais » que d’autres, s’investissant corps et âmes dans la pratique. Leur « surfeur dans l’âme », serait la bonne traduction pour ce terme de « soul surfeur » Alors, je ne vais pas ici détaillé l’âme de quelques surfeurs, vous vous en doutez, cela ne serait pas le bienvenu, mais certains d’entre nous, à certains moment de leur pratique du free-ride, ont été vu et dégagent cette même émotion de perfection d’un glissement surnaturel pour l’individu, homme ou femme qui prévaut à la pratique, quête ultime pour chacun d’entre nous…

Atelier frein

Exercice simple, apprendre à freiner en slide… Comme en ski, on ne peut pas s’arrêter net à la manière d’un véhicule. Perso, grâce à Lionel Cattier, Natan Lakonishok et mon analyse de ces styles en descente, j’ai découvert une méthode de glisse très progressive qui à fait ses preuves, le glissement alternatif. Sur les images que vous allez voir, il s’agit de faire glisser le patin intérieur dans une courbe, en attaque active de glissement. Le geste anticipe la raclette traditionnelle, pas le plat au fromage, mais le freinage par glissement passif, le pied en arrière. L’avantage de cette méthode est simple, c’est la voie du freinage canadien en slide complet, puisqu’il s’agit d’un slide actif. Sur ces images, à plat, vous noterez que je ne fais que glisser le pied intérieur et en fonction du ressenti, le freinage sera plus ou moins fort à l’appui. Méthode qui à fait ces preuves, encore faudrait il le rappeler, j’ai plus de vingt ans de roller dans les guiboles, et aucun accident grave, excepté quelques petits contacts au sol, ce qui est normal en roller. Et je n’aime pas me vanter, mais il faut bien reconnaître que l’expertise est là, accessible et humble devant la chute, puisque l’on me le fait remarquer… Sur ce, n’oubliez pas de trouver un spot au goudron lissse, c’est plus facile dans de bonnes conditions, je reviendrais sur cette question dans un post ultérieur… Allez bon ride à tous les soul surfeurs, ce n’est pas parce que l’on est en hiver que les routes ne sont pas sèches pour le downhill !

ça part en free ride

Presque des mémoires, ou du moins inspiré par un très grand nombre de récits, ce livre est une succession de chapitres courts, facile à lire il est fait pour s’empoigner comme on empoigne une planche de skate et prendre tout de suite du plaisir avec. Exercice racoleur me direz vous ? Peut être, cependant, durant ces 20 ans, j’ai tout de même écumé les spots de glisse, que ce soit au sommet de montagnes, sur les plages de sable fin ou dans le cœur des villes… Avec de vraies tranches de vie, restait à évoquer le travail, la famille, l’amour… Une littérature légère me direz vous ? Chercher partout la meilleure glisse est déjà un mythe contemporain, alors entre romancer la réalité ou une réalité romanesque, il n’y a qu’un pas que j’ai franchi dans ce livre… Et puis il y a tous ces attachés de presse qui vous demande de faire le storytelling de votre vie, comme si il était nécessaire de se conformer dans la norme pour être exposé par les journalistes… Ne courant pas après un star système quelconque, je ne cracherais pas sur une poignée d’euros non plus… Et les deux ne sont pas liés, de toute manière… Alors autant rester moi même et savourer mon parcours déjà hors norme à Besançon, j’en ai conscience, et mon travail littéraire ne l’est pas moins… Son but : transmettre mon expérience et tenter de faire évoluer le système, bouger les choses, faire reconnaître le non sens des sportifs du dimanche qui utilisent leur voiture électrique pour aller courir à 5 km de chez eux… Ce livre est aussi un ouvrage pour ceux qui ne lisent jamais parce que la littérature politiquement correct les ennuient… Et pour les lecteurs assidus, entrer de plein fouet dans un parcours de vie authentique n’est pas anodin, pour les curieux sur mon compte, ils se régaleront. D’autre part, les vrais stars de ce livre sont Chamonix et Biarritz… Ensuite il y a l’audace du sport extrême, pas si extrême que ça puisque c’est plutôt le transfert des prises de risques des temps anciens, aux métiers risqués aujourd’hui sécurisés : Par exemple les paysans d’autrefois qui prenaient tous les risques avec les animaux, les anciens tracteurs, les vieux savoir-faire, un peu comme l’épopée de l’alpinisme ou des régates en mer… Nos aïeux prenaient beaucoup de risques pour travailler. Aujourd’hui il est notable de remarquer que l’on prend ces risques pour le plaisir, car l’individu à progressé dans ses aptitudes. Dans sa quête d’absolu ? Malheureusement pour mes amis politisés, ça part en free ride n’est ni de droite ni de gauche… Un livre sur la glisse et se mythe du sportif de l’extrême, rejoint par une littérature de l’extrême ? Prôner l’équité sportive et l’absence d’adversaire est déjà un ultralibéralisme de contre sens… Et d’un point de vue religieux on pourrait comparer la planche de surf à la croix Christique, comme un fardeau rédempteur de miséricordes…

Coach

Rien de tel qu’une session de coaching relax pour progresser et se remettre en question dans sa pratique, son évolution, sa propre vision du skate et son mental. C’est ce que je propose afin de partager mon expérience de plus de 15 ans de planche de freebord, et de plus de 20 ans de roller inline… Vous trouverez toutes les infos sur mon site www vincent boucard . com que vous connaissez déjà, j’en suis certain. Et puis, rien de tel que se retrouver autour d’une passion commune qu’est la planche à roulette ou le roller pour échanger et s’améliorer mutuellement… Je le répète encore, fléchir les genoux, être pleinement mobile sur sa planche, orienter son inertie avec les épaules… Bref des trucs qui nous concernent tous pour rester fluide et SAFE… Enfin, j’arrête sinon ça devient lourd je crois…

Quand porter le casque

Dans certaines situations il devient impératif de porter un casque, le downhill de haute vitesse en est l’exemple. Vous verrez dans cette vidéo des vitesses importantes de l’ordre de plus de 50 km/h, ce qui en compétition impose naturellement le port de protections adéquates. Alors dans ces circonstances, il faut adapter son mental à la pratique, et cette adaptation passe également par le port du casque. Contrairement à la simple balade, où le port de ce même casque n’est à mon sens qu’une protection inutile.

Free ride & Contest

L’opposition est radicale, entre les Jeux Olympiques de celui qui sera le plus haut, le plus fort, le plus rapide, le plus loin, et le plaisir pur, dans le dépassement de soi. Rien à voir. Personnellement j’ai tâté des contests, comme des free ride, et rien n’égale le plaisir du free ride. Alors, quel cadre donner au free ride ? Si la compétition est particulièrement relevée, bien structurée, et organisée, le free ride, peut lui commencer au départ de chez vous… Vous pouvez tout à fait envoyer du gros, prenons Candide Thovex, par exemple, au départ de chez lui à La Clusaz, il peut partir en free ride, et nous régaler simplement en le voyant passer en back flip sur Balme, alors que vous skiez tranquillement. C’est radicale.

rando populaire

Et bien il est bon de perpétuer cette tradition des rendez vous de début de week end, en été, pour nous retrouver entre aficionados de la roulette afin de pratiquer pour une balade populaire en ville… Seulement, quelques détails heurtent ma sensibilité et mon libre arbitre… Nous arrivâmes à trois, pour rejoindre le collectif. D’emblée le président de l’ASEB, « génératrice du mouvement roller » nous averti, « vous ne pourrez pas faire la rando, vous ne portez pas de casque. » « la rando est déclarée en préfecture » très bien… Mais pour quelle raison le casque serait obligatoire alors que cet accessoire ? Il ne l’est pas pour les adultes réglementairement et pour les vélos, par exemple. D’autre part, vous n’êtes pas sans savoir que je porte une grande attention à la sécurité active et j’accepte volontiers de porter un casque lors d’événements dangereux, comme les compétitions ou certains free-ride… En cohérence avec mon évolution. Mais pour une simple balade, franchement, les protèges poignets obligatoires serait plus pertinent. Alors, rando déclarée au préfet, ok, mais de quel droit un président d’association décide-t-il d’une législation systématique, excluant de facto mes amis et moi du mouvement roller ? Il n’y a déjà pas beaucoup de monde à cette réunion, alors si en plus le mouvement impose des protections inutiles au libre arbitre de chacun… Et au contraire, les enfants qui participent à cette « balade » portent bien le casque, (et c’est normal) mais eux finissent sur les genoux à moulte reprise, exténués d’un trajet de 15 km ou plus, tombant et finissant dégoûtés pour longtemps du rollerskate. Je le constate presque à chaque fois… Certes il bon de perpétuer cette tradition, mais faire preuve d’ouverture d’esprit tout en restant raisonnable serait de bon augure pour la vie mondaine du roller Bisontin non ? Vie mondaine du roller indispensable à la société des sports de glisse urbaine… C’est tellement cool de se retrouver en groupe pour patiner pourquoi faut il encore exclure des pratiquants avec des règles tombées de nul part, voir fausses… Perso, je ne crois pas que le casque systématique soit une solution, je l’ai prouvé à d’innombrables reprises, tombant sur les mains et les genoux. Mes chutes ça sert aussi à ça… Et si l’ASEB exige (en la personne de son préz’) le casque, ne serait-ce pas parce qu’elle manque de confiance en elle ? Pas de confiance, pas d’épanouissement, et porter un casque lorsqu’on a rien dans la tête s’avère inutile… LOL !

Roller agressive

Je chausse les rollers après avoir touché au but question réglage, le set up des patins est enfin le bon. Sur le plat, je lâche quelques slides alternatifs et une poignée de slides des deux patins parallèles, tout va bien dans la tête. J’ai juste un peu de fatigue récurrente à me propulser pour glisser. Alors je prend l’option du tram pour monter sur les hauteurs de Besançon, d’abord la gare, ensuite Lilas. Seulement le paramètre de la circulation m’impose une toute autre attitude. Je dois rouler au tempo des voitures, où du moins pas trop lentement. Si bien que je dépasse ma vitesse de glissement permettant l’enclenchement de mes slides, et fini tout en raclette. Sur le tracker d’activité, je ne dépasse pas les 30 km/h, ce qui est relativement raisonnable car je pourrai atteindre les 50 km/h. Je fais face à cette appréhension du slide à vitesse moyenne. Il me faudrait amorcer un mouvement comme j’ai déjà pu le faire parfois. Alors pourquoi cette appréhension ? Perte d’aptitude ? Peut être, en tout cas, rester sur la défensive et ne pas attaquer son point de glissement n’est pas la bonne attitude. Faire preuve de mordant, incisif, tendre vers l’agressivité comme le disent certains le roller « agressif » c’est là toute la question de cet état d’esprit. Si je fais la gueule sur la vidéo, c’est parce que la pluie faisait son apparition, rendant la route proprement très glissante, et donc marquant la fin de ma session…